Résultats pré-cliniques
Avant d’être une maladie responsable des diverses et nombreuses altérations cliniques des organes du patient, le cancer correspond d’abord à une croissance cellulaire anormale incontrôlée, conduisant à la prolifération d’une tumeur. Les études pré-cliniques ont pour objectif de comprendre comment, à l’échelle cellulaire, le traitement contribue à limiter la progression et détruire les cellules tumorales.
La tumeur et son environnement
Les cellules tumorales, génétiquement instables, synthétisent des protéines modifiées et anormales qui constituent des antigènes qui sont normalement reconnus par le système immunitaire : Antigènes Associés à la Tumeur (AAT).
De plus, ces mêmes cellules tumorales, se retrouvent en situation de stress métabolique et produisent en conséquence, de grandes quantités de protéines de stress : Heat Shock Proteins (HSP). Ces HSPs sont des chaperons moléculaires qui savent lier et stabiliser les autres protéines (en particulier tumorales) et diffusent dans le sang, à distance de la tumeur.
Ciocca DR, Calderwood SK. Heat shock proteins in cancer: diagnostic, prognostic, predictive, and treatment implications. Cell Stress Chaperones. Summer 2005;10(2):86‑103.
Le rôle de l'hydroxyapatite
Nous avons démontré que les caractéristiques des grains d’hydroxyapatite (température de frittage, taille, forme) ont une influence majeure, après leur phagocytose, sur le mécanisme inflammatoire et l’activation des cellules du système immunitaire inné et adaptatif.
Globalement, nous avons prouvé, à partir de lignées cellulaires que les grains d’hydroxyapatite savaient activer l’inflammasome (objectivé par la synthèse d’IL-1β) et pouvaient, à ce titre, être considérés comme inducteur de l’immunité innée.
Concernant l’immunité adaptative, nous avons aussi démontré que les cellules dendritiques exprimaient, en présence des particules d’hydroxyapatite, différents récepteurs influents sur la stimulation des lymphocytes (en particulier CD 40) ainsi qu’un récepteur de surface cellulaire du CMH de classe II (HLA-DR) dont on sait que l’inhibition de l’expression contribue à l’évasion de cellules cancéreuses de la surveillance du système immunitaire.
Le rôle du complexe protéique HSP-Antigène tumoraux
Les grains d’hydroxyapatite chargés, pendant la préparation d’un vaccin préparé à partir d’ostéosarcome canin, d’une association d’antigènes tumoraux et d’HSPs identifiés (gp 96 et HSP 70) ont conduit à la stimulation des récepteurs de type Toll de (TLR 2 et 4) de monocytes. En revanche, les particules d’hydroxyapatite seules, n’ont pas reproduit cette stimulation prouvant le rôle spécifique des HSPs générées par le stress tumoral pour activer le système immunitaire inné.
Par ailleurs, nous avons démontré que la gp96 et l’HSP70, concentrées par adsorption sur les grains d’hydroxyapatite savaient se lier à un récepteur spécifique (molécule de la surface cellulaire : CD91ou LRP1) pour constituer la première étape de sensibilisation des lymphocytes T CD8+.
La tumorigenèse (formation et progression de la tumeur) évaluée sur un modèle de gliosarcome chez le rat a permis de comparer l’efficacité du vecteur hydroxyapatite seul, d’hydroxyapatite associée au HSPs isolées et d’hydroxyapatite chargée d’HSPs et des membranes de cellules cancéreuses (Antigènes associés à la tumeur).
L’étude a montré une réduction significative de la taille des tumeurs induites des rats vaccinés comparée au groupe contrôle, sans effet secondaire. L’histologie des animaux sacrifiés a permis de mettre en évidence une nécrose et la présence de cellules en apoptose des tumeurs du groupe vacciné.
Résultats prometteurs en santé vétérinaire
Les effets thérapeutiques de notre traitement chez des chiens atteints de Lymphome B ont été décrits dans une série d'études multicentriques. Elles comparaient à 5 ans de recul, le temps avant progression du lymphome et la survie moyenne de 2 groupes de 150 chiens traités par un protocole de chimiothérapie seul versus le même protocole accompagné de la chimiothérapie APAVAC.
Les résultats ont démontré que notre vaccin autologue est efficace pour prolonger le temps avant progression de la maladie (304 jours vs 41 jours) et le taux de survie à la maladie (505 jours vs 159 jours) lorsqu'il est utilisé en combinaison avec une chimiothérapie.
Actuellement commercialisé comme un médicament vétérinaire à préparation extemporanée, ce traitement a aussi fait l’objet d’utilisation dans des indications de mélanome, d’ostéosarcome, et de diverses autres tumeurs solides. Nous avons eu des retours sur son efficacité pour divers types de cancers, y compris à des stades avancés, et ce, sans effet secondaire systémique.